Le deuil

Lorsqu'un décès survient, les proches sont directement accaparés par les aspects concrets matériels : contacter l'entrepreneur de pompes funèbres, prévenir les amis, régler les formalités et autres détails des funérailles, etc... ,

Mais parallèlement, la tristesse et la douleur liées à la perte vont prendre le dessus. Car la séparation définitive avec un être aimé est une des plus grandes épreuves de la vie qui, un jour ou l'autre, atteint chacun de nous.

 

Définition

Le mot « deuil » est un vieux mot français qui signifie « douleur». Faire son deuil veut donc .dire littéralement : « Passer à travers sa douleur». Les différentes étapes qui jalonnent le deuil sont des réactions normales dont la durée varie selon le vécu des personnes.

L'expression « travail de deuil » indique bien que des efforts personnels sont nécessaires. On peut dès lors aisément comprendre pourquoi des personnes endeuillées peuvent être épuisées au point de ne plus pouvoir accomplir leurs autres travaux.

Chaque deuil est unique et donc différent pour tous. Toutefois, le travail de deuil peut être balisé par quatre grands chantiers, même si ces derniers ne correspondent pas toujours à une succession logique. Le terme « chantier» ne signifie pas qu'il faut fournir des efforts. Il s'agit plutôt d'avoir une attitude d'accueil à ce qui se donne à vivre et à ressentir.

En participant activement à ces chantiers, la personne remédie au sentiment d'impuissance auquel elle est confrontée. Et l'aide d'autres personnes dans le cadre des chantiers n'est certainement pas de trop, pour autant qu'elle soit adéquate et corresponde surtout à une écoute.

 

Le premier chantier

Le premier chantier consiste à reconnaître la perte comme définitive. Au début, c'est le choc, on se retrouve comme dans un état second. On a peur de ne plus entendre sa voix. On se sent dépossédé de l'être aimé.

Reconnaître consciemment la perte de l'être aimé ne signifie pas que l'on accepte cette perte. C'est pourquoi il est important pour des personnes endeuillées de pouvoir être confrontées avec la réalité du corps mort.

De plus, comprendre ce qui s'est passé, le comment, le pourquoi, ce sont là les traditionnelles questions auxquelles il importe de donner des réponses. Faute de quoi, le processus de deuil peut s'en trouvé bloqué.

 

Le second chantier

Le second chantier, c'est le vécu de la douleur. Il est impossible de perdre quelqu'un d'aimé sans éprouver l'une ou l'autre forme de douleur. La souffrance n'est pas constante.

Vouloir l'éviter ou l'alléger ne fera qu'une chose : la reporter. Elle survient comme une pointe de fièvre puis s'atténue avant de revenir à nouveau. La douleur ne s'exprime pas seulement physiquement ou par des larmes. Elle peut se déguiser sous de la révolte, de l'agressivité ou encore dans le rejet de certains proches.

Car la personne endeuillée a souvent le sentiment que les autres ne comprennent rien à leur détresse. Les émotions sont très vives et elles sont en étroite relation avec le vécu.

Exprimer votre souffrance auprès d'une personne disponible à l'écoute, c'est un des meilleurs remèdes pour en quelque sorte « vider » progressivement le réservoir de souffrance que la disparition a rempli.

 

Le troisième chantier

Le troisième chantier concerne la nécessaire adaptation au nouvel environnement sans le défunt.

Si le deuil se déroule normalement, l'idéalisation de la personne disparue va progressivement diminuer pour laisser place à une image plus réaliste.

Cette étape peut prendre du temps car la personne endeuillée doit être à même d'exprimer et de ressentir objectivement les aspects positifs et négatifs du défunt.

 

Le quatrième chantier

La finalité du quatrième chantier consiste à donner une nouvelle place au défunt et réapprendre à aimer la vie. Il ne s'agit pas de ne plus l'aimer ou de l'oublier. La relation au défunt a changé, mais, même morte, elle garde une place particulière dans le cœur et l'esprit des survivants.

Le travail du deuil est achevé quand les quatre chantiers sont accomplis. Il est impossible de préciser la durée totale mais une façon d'apprécier l'accomplissement du deuil, c'est la possibilité de repenser à la personne décédée, sans ressentir de douleur intense.

Cela dit, après une perte importante, la vie ne sera plus jamais comme avant. L'expérience du deuil, marquée par la douleur et le chagrin, aura son importance dans nos rapports aux autres. La personne décédée peut devenir présente, d'une autre manière, en étant source de force et d'inspiration.

 

La période de deuil

La période de deuil comporte un début, un milieu et une fin. Dès le début, il faut avoir en tête qu'il y aura une fin au chagrin. Le terme naturel du deuil existe, même si c'est impensable au début.

Il faut se répéter qu'il arrivera un moment où l'on pourra à nouveau aimer la vie. Vivre un deuil n'est pas un processus rectiligne. C'est bien plus comme la procession d'Echternach : deux pas en avant, un pas en arrière, des hauts et des bas, des avancées et des rechutes. C'est ainsi que se déroule le travail de deuil. Un tel tremblement de terre bouleverse bon nombre de nos points de vue sur la vie.

On se regarde dans le miroir, et quelquefois, on ne se reconnaît pas. Le deuil est comme une blessure profonde, d'où le sang et les forces s'écoulent. Tant que la plaie n'est pas refermée, toute forme d'aide s'écoule aussi par cette blessure. La plaie guérit après un certain temps mais la cicatrice, elle, reste pour la vie.

A une époque où tout va vite, où tout se remplace rapidement, il est difficile d'accepter que quelque chose prenne du temps. Or, il « faut» se donner du temps, inutile de se forcer.

 

Une manière correcte de vivre son deuil

Il n'y a pas une manière correcte de vivre le deuil, chacun doit trouver celle qui lui convient. Car chaque deuil est unique. Les moments de repos et de solitude sont aussi importants que la parole et l'échange. Se donner du temps à soi permet de réfléchir, de méditer sur la perte, de revivre les relations et les émotions.

La compagnie ne doit pas être permanente. De la même manière, s'agiter sans cesse peut être une façon d'écarter le deuil, de refouler le chagrin. Il faut trouver le juste milieu entre ses propres besoins et ceux de l'entourage. Tenir un journal peut être précieux. Coucher ses pensées et ses émotions sur une feuille est une bonne façon de s'exprimer, de mettre de l'ordre dans des sentiments confus, de mieux maîtriser les choses. Il ne faut pas en faire une obligation, mais écrire simplement quand on en sent le besoin.

La parole ou l'écriture constituent des remèdes aux souffrances vécues car elles usent le sentiment de culpabilité qui peut ronger ceux qui restent.

 

Le vécu du deuil

Le vécu du deuil pour un enfant qui a perdu une personne de son entourage, varie en fonction de son âge. Jusqu'à 3 ans, il n'a pas conscience de la disparition de l'être mais il ressent profondément ce que ressentent les autres. Il peut alors être envahi par des angoisses de séparation.

De 4 à 6 ans, l'enfant a conscience de la mort mais il la perçoit comme temporaire. Il protège ses parents attristés car il ne peut exprimer sa propre souffrance qui peut se réveiller bien des années plus tard de façon inconsciente et invalidante. Entre 7 et 10 ans, il comprend que la mort est irréversible.

Il éprouve un fort sentiment de culpabilité car il croit que ses pensées ont pu changer le cours des choses. L'adolescence est une période à risque car elle est à elle seule une période de deuil. Il faut donc être à l'écoute des enfants et des adolescents.

Il faut savoir les entourer, leur expliquer avec des mots simples, les déculpabiliser et leur permettre d'exprimer leur souffrance ou de parler de la personne décédée car ils ont besoin, eux aussi, de vivre leur travail de deuil. 

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